Une solution de lutte contre le frelon asiatique ?
Les scientifiques ont identifié la phéromone sexuelle du frelon asiatique et l’ont testée comme appât en Chine et en France.
Le frelon invasif à pattes jaunes (ou frelon asiatique, Vespa velutina nigrithorax) est connu pour les ravages qu’il engendre sur les colonies d’abeilles, sur la biodiversité et les accidents qu’il entraîne chaque année (de nombreuses personnes sont piquées et certaines en décèdent). A ce jour, aucun dispositif de lutte efficace et sélectif n’est disponible sur le marché.
Un partenariat scientifique franco-chinois entre l’Institut de Recherche sur la Biologie de l’Insecte (CNRS/Université de Tours) et le Xishuangbanna Tropical Botanical Garden (Kunming, Chinese Academy of Sciences) pourrait résoudre en parti ce problème.
Les scientifiques ont identifié la phéromone sexuelle du frelon asiatique et l’ont testée comme appât en Chine et en France.
Ils ont ainsi montré que l’appât phéromonal pouvait attirer de nombreux mâles durant la période de reproduction de l’espèce (de septembre à novembre) et ainsi les éloigner des futures reines à l’origine de nouvelles colonies.
Ces résultats laissent espérer le développement prochain d’un piège de lutte contre ce frelon invasif, en utilisant cette phéromone sexuelle comme appât sélectif. Comme celui-ci est spécifique à l’espèce, il n’attire que les mâles du frelon asiatique. L’idée est de capturer ces mâles en grand nombre avant qu’ils ne puissent s’accoupler avec les futures reines frelon. Celles-ci ne pouvant pas s’accoupler avec des mâles ou alors pas suffisamment, il est envisageable d’imaginer à terme une diminution du nombre de colonies de frelons asiatiques sur le terrain ou des colonies moins populeuses.
En effet les futures reines ne peuvent pas créer de nouvelles colonies au printemps suivant si elles ne se sont pas accouplées. Et si elles s’accouplent avec leurs frères, le phénomène de consanguinité que les chercheurs français avaient mis en évidence, s’accroît, donnant lieu également à une diminution du nombre d’individus.
Ces travaux viennent d’être publiés dans la revue Entomologia Generalis.